SLS: le nouveau pont roulant vient du ciel

Un nouveau pont roulant est en train d’être installé dans le hall de la Source de Lumière Suisse SLS. Il permettra de faire avancer rapidement la mise à jour de la SLS (upgrade SLS 2.0). Mais comment réussit-on à faire entrer dans un bâtiment les 42 mètres de ce monstre de 40 tonnes? Seule voie possible: par le toit.

Sur la route qui longe le bâtiment circulaire de la Source de Lumière Suisse SLS, un camion semi-remorque est garé avec à son bord un chargement inhabituel: un colosse de métal bleu, d’une longueur d’environ 42 mètres, qui trône sur la remorque. Il s’agit du pont roulant de la nouvelle grue : le composant le plus lourd parmi tous ceux qui sont en train d’être installés sous le toit de la SLS. Il est déjà arrimé par quatre élingues à la grue pneumatique qui dresse ses 80 mètres dans le ciel, à côté du bâtiment en forme d’ovni.

La route a été fermée pour une courte durée. Des dizaines de curieux se sont rassemblés sur la piste cyclable et sur le site du PSI. Fascinés, ils ont les yeux rivés sur l’immense grue qui soulève le monstre bleu et le hisse lentement en hauteur pour finalement l’amener en suspension au-dessus d’une ouverture aménagée dans le toit du bâtiment.

Un segment du toit du hall SLS a été enlevé.
(Photo: Institut Paul Scherrer/Mahir Dzambegovic)
Une grue pneumatique de plus de 80 mètres de haut attend son tour près de la SLS.
(Photo: Institut Paul Scherrer/Mahir Dzambegovic)
Derniers travaux sur le toit
(Photo: Institut Paul Scherrer/Mahir Dzambegovic)
Le pont de la grue est arrivé.
(Photo: Institut Paul Scherrer/Mahir Dzambegovic)
Le pont de la nouvelle grue (en bleu) en train d’être descendu par l’ouverture du toit dans le hall de la SLS.
(Photo: Institut Paul Scherrer/Mahir Dzambegovic)
Le pont (bleu) disparaît à travers le toit pour rejoindre sa place dans le hall de la SLS.
(Photo: Institut Paul Scherrer/Mahir Dzambegovic)
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Le soleil brille et Oliver Dirr, chef de projet construction, est soulagé de constater que la météo est aussi bonne que prévu. S’il avait plu, cela aurait été désastreux car pour installer le nouveau pont roulant, il a fallu ouvrir le toit de la SLS. «Nous avons dû complètement démonter tout un segment du toit, c’est-à-dire enlever l’isolation et découper la structure en bois, raconte Oliver Dirr. C’était le seul moyen pour faire rentrer cette immense pont roulant dans le hall.»

S’il est une app que l'équipe du projet a ouverte presque tout le temps ces derniers jours, c’est bien l’app météo. Le projet était en fait prévu pour la semaine précédente, mais a dû être reporté en raison du mauvais temps.

Mettre les bouchées doubles pour la SLS 2.0

Au total, la nouvelle grue pèse 40 tonnes. A lui seul, le pont pèse tout juste 33 tonnes. Cet ajout apporté à la SLS a coûté un million de francs et son financement a été assuré par les fonds destinés à la mise à niveau SLS 2.0. Car c’est précisément dans ce but que l’on procède à l’installation. La grue déjà installée dans le hall aurait été assez puissante pour venir seule à bout du travail, mais s’il n’y avait qu’elle, «les travaux de transformation qui doivent déboucher sur la SLS 2.0 s’éterniseraient, explique Oliver Dirr. Avec deux grues nous pouvons travailler simultanément dans deux secteurs différents. Par ailleurs, si l’une des grues devait tomber en panne, les travaux ne seraient pas complètement interrompus». L’objectif est d’achever dès que possible les travaux de construction afin de ne pas perdre trop de temps de mesure.

Avec le projet de modernisation SLS 2.0, la source de rayonnement synchrotron doit être transformée pour fournir une lumière de type rayon X de qualité encore supérieure. Les systèmes des aimants qui contraignent les électrons sur une trajectoire circulaire, notamment, doivent être remplacés. Tout comme le tube à vide dans l’anneau de stockage.

«Sans grues, les travaux de transformation pour la SLS 2.0 ne sont pas possibles», souligne Oliver Dirr. Les aimants, les dalles pour le plafond du tunnel: chacune de ces charges pèse vite plusieurs tonnes et ne peut pas être déplacée sans grue. A lui seul, un pont roulant peut soulever des objets jusqu’à 16 tonnes, et dans le cas du nouveau pont roulant des objets jusqu’à 18 tonnes. Son long pont principal est fixé sur des rails, au centre et à l’intérieur du mur extérieur du bâtiment circulaire, par des poutres de roulement; le pont roulant couvre ainsi tout le rayon de la halle. Un chariot mobile, auquel les charges sont arrimées, est installé au-dessus.

La grue déjà installée fait elle aussi l’objet d’une transformation: elle est «consolidée», pour reprendre les termes d’Oliver Dirr. A l’instar de la nouvelle grue, elle se voit dotée d’un système de positionnement «pour qu’elle sache toujours où elle est». Ce point est important, car les deux grues ne doivent jamais être trop proches l’une de l’autre: «Il faut qu’il y ait toujours une distance suffisante entre elles, explique Oliver Dirr. En effet, la statique du bâtiment ne tolère pas que les deux grues soient trop proches.»

Pendant la fermeture annuelle

Lentement, l’opérateur de la grue pneumatique fait pivoter la charge bleue de 33 tonnes et la fait descendre par l’ouverture dans le toit de la SLS. Des câbles de guidage aux deux bouts garantissent qu’elle arrive à la bonne position dans la halle. Il faut faire très attention à ce que le colosse ne se heurte pas aux lampes ou à d’autres éléments. Un centimètre après l’autre, le pont roulant se rapproche de l’endroit où il sera monté aux poutres de roulement sous le toit du hall.

Aujourd’hui, personne n’effectue de mesures à la SLS, de nombreuses zones délimitées par du ruban adhésif sont même interdites d’accès. On a fait coïncider l’installation de la grue avec la fermeture annuelle d’été, raconte Oliver Bunk, directeur du Laboratoire de macromolécules et de bio-imagerie, et responsable des installations de la SLS. «Nous avons coordonné les travaux de telle sorte que l’installation de la grue n’entraîne pas de perte supplémentaire de temps de mesure. Il faudra souvent se coordonner pendant les travaux de transformation qui aboutiront à la SLS 2.0, ajoute-t-il. En raison des vibrations, les mouvements des grues perturbent le fonctionnement de la SLS.»

Après le succès du montage du pont principal de la grue, tous les responsables sont soulagés. Cette partie délicate du projet, qui n’était pas sans risque, est terminée. Ce n’est néanmoins pas le moment de se reposer. L’app météo d’Oliver Dirr annonce de nouveau des orages pour le surlendemain. Et le segment manquant du toit doit impérativement être rénové et scellé avec du bitume avant qu’ils n’éclatent.

Texte: Institut Paul Scherrer/Brigitte Osterath

Contact

Oliver Dirr
Chef de projet construction AIB

Institut Paul Scherrer, Forschungsstrasse 111, 5232 Villigen PSI, Suisse
Téléphone: +41 56 310 25 34, e-mail: oliver.dirr@psi.ch [allemand, anglais]

David Reinhard
Chef de projet services de construction AIE
Institut Paul Scherrer, Forschungsstrasse 111, 5232 Villigen PSI, Suisse
Téléphone: +41 56 310 54 48, e-mail: david.reinhard@psi.ch [allemand, anglais]

Dr. Oliver Bunk
Directeur du Laboratoire de macromolécules et de bio-imagerie
Institut Paul Scherrer, Forschungsstrasse 111, 5232 Villigen PSI, Suisse
Téléphone: +41 56 310 30 77, e-mail: oliver.bunk@psi.ch [allemand, anglais]

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