Structures et incidences des systèmes énergétiques nationaux et internationaux – les objectifs climatiques pour la Suisse

L'institut Paul Scherrer analyse les structures et les incidences des systèmes énergétiques nationaux et internationaux. Une étude dans laquelle le PSI a émis des recommandations sur ce que pourraient être les objectifs climatiques nationaux de la Suisse a ainsi été menée en 2007. Cette étude a également présenté les faits sur lesquels repose le système énergétique suisse, ainsi que les objectifs qui pourraient être atteints. La protection du climat est l'un des domaines les plus importants de la politique énergétique nationale des prochaines années. D'ici 2050, il est prévu de réduire les émissions de CO2 de la Suisse d'au moins 50 %. Dans ce contexte, une meilleure efficacité énergétique s'impose, mais elle n'est pas à elle seule déterminante. Les possibilités et les moyens d'atteindre une telle vision énergétique à long terme sont analysés et discutés. Un autre exemple est la vision souvent évoquée d'une société à 2000 watts. L'objectif de cette vision est le ravitaillement durable en énergie, avec maintien d'un niveau de vie stable, ce qui signifie une réduction de plus de 60 % mesurée par rapport à la consommation moyenne actuelle en Suisse, qui est de 6000 watts par tête (puissance continue moyenne).

L'étude du PSI permet de tirer les conclusions suivantes:

En Suisse les émissions de CO2 sont relativement basses grâce à l'utilisation d'énergie hydraulique et nucléaire.
Scénarios pour le système énergétique suisse en 2050 résultant d'un modèle d'optimisation énergétique et économique.
Chaque fois, la consommation d'énergie primaire et les émissions de CO2 sont fixées. Conclusion: Si l'on est réaliste, les émissions de CO2 ne peuvent être diminuées de 50% que si la consommation des énergies fossiles est fortement réduite, les sources d'énergie renouvelables sont simultanément développées et l'énergie nucléaire est maintenue dans le mélange énergétique.
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Par rapport au niveau international, la Suisse a une consommation d'énergie primaire relativement faible et des émissions de CO2 plutôt basses. Cet état de fait s'explique par le contexte spécifique suisse: d'une part, une grande partie de l'électricité produite ici provient de l'énergie hydraulique et des centrales nucléaires, des sources primaires qui ne produisent toutes deux pratiquement pas de CO2. D'autre part, l'économie suisse est axée sur les services, un secteur qui ne consomme pas particulièrement d'énergie.

Actuellement, ce sont les bâtiments et le transport qui consomment le plus d'énergie, des secteurs dans lesquels les besoins énergétiques peuvent être fortement réduits.

Les mesures prises jusqu'à présent pour augmenter l'efficacité énergétique doivent encore être renforcées à l'avenir. Mais elles ne suffiront pas à atteindre les objectifs d'une politique énergétique durable. D'ici 2050, la société à 2000 watts est hors de portée pour la Suisse. Les évaluations du PSI montrent que la consommation d'énergie peut tout au plus être réduite de 30 % de façon socialement acceptable. Mais, ce qui est encore plus important, c'est que indépendamment de cela, la réduction de moitié des émissions de CO2 est possible.

À l'avenir, l'électricité deviendra de plus en plus importante, surtout dans une société axée sur les services comme la Suisse. L'électricité produite à partir d'énergies renouvelables ou d'énergie nucléaire peut remplacer les énergies fossiles avec forte production de CO2 dans d'autres domaines. Il faut par conséquent davantage utiliser l'électricité, et sa production exempte de CO2 est la clé d'une réduction efficace du gaz carbonique.

Un système énergétique avec deux fois moins d'émissions de CO2 est donc possible indépendamment de la réalisation de l'objectif des 2000 watts et coûtera environ 70 milliards de francs jusqu'en 2050. Sur le plan économique (en tenant compte des coûts externes), les coûts sont plutôt restreints, car ils ne représentent qu'environ un pour cent du produit national brut. La réalisation de l'objectif des 2000 watts serait considérablement plus coûteuse et nécessiterait une intervention étatique drastique dans les libertés personnelles de la population.